Votre pub

Votre pub

marți, 15 aprilie 2014

David Bongard : « La Roumanie reste encore aujourd’hui un fer de lance de la francophonie »



Après cinq ans et quatre mois, la mission de David Bongard, chef de l’Antenne régionale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a pris fin. Depuis trois semaines il a déjà repris ses nouvelles responsabilités à Port-au-Prince, en Haïti, en tant que Directeur du Bureau régional de l’OIF pour les pays de la Caraïbe. Et comme je le connais, il s’est déjà investi personnellement et professionnellement beaucoup. Comme il l’a fait aussi dès son arrivée à Bucarest en novembre 2008. Cette année, moi personnellement, j’ai décidé de célébrer la Journée Internationale de la Francophonie le 15 avril (et non pas le 20 Mars, comme les autres 200 millions de francophones des quatre coins du monde) pour rendre ainsi hommage et remercier dans la mesure du possible David Bongard pour tout ce qu’il a fait pour moi, pour Bucarest Hebdo. Joyeux  anniversaire, David Bongard et un grand merci pour tout!

Comment a été pour vous, David Bongard cette longue mission en Roumanie?
David Bongard : Je souhaiterais d’abord remercier l’engagement des journalistes de Bucarest Hebdo  qui, pendant de nombreuses années, ont accompagné l’OIF dans ses efforts pour relater tout ce qui se passait en termes de langue française mais aussi toutes les valeurs qui sont incarnées notamment par cette langue. Mon séjour en Roumanie fut de cinq ans, cinq ans qui fussent extrêmement variées, extrêmement riches car je ne peux pas parler de similitude des dossiers. Tous les jours étaient différents que ce soit ici en Roumanie ou dans les cinq autres pays de la région que nous couvrons depuis Bucarest : l’Albanie, l’ex République yougoslave de Macédoine, l’Arménie, la Bulgarie et la République de Moldavie. Ce fut un enseignement humain, un enseignement intellectuel extrêmement riches en termes professionnels et personnels et qui vont m’accompagner dans ma nouvelle tranche de vie que sera ma nouvelle affectation dans les pays  de la  Caraïbe.

Quel a été le moment le plus important de ce  mandat de cinq ans en Roumanie?
D.B. : Il est extrêmement difficile que d’extraire un seul moment car tous les moments sont importants soit par leur impact politique, soit par leur impacte symbolique soit par leur impacte personnel. Il m’est donc difficile de faire un palmarès de ces moments forts que j’ai pu vivre ici en Roumanie ou dans les pays de l’Europe centrale et orientale. Mais néanmoins, l’élément principal e été de me transformer, de me muer en diplomate ce qui n’était pas chose acquise. Comme vous le  savez, mes expériences passées étaient plutôt dans le domaine des médias, de la presse.  Cela a été pour moi un nouvel apprentissage que de travailler dans un monde de diplomatie, un monde du verbe et du mot que ce soit en langue française ou dans d’autres langues.

Quel a été le plus grand défi de cette période?
D.B. : Le plus grand défi a été de pouvoir consolider et surtout conserver notre place ici en Europe centrale et orientale. Et je suis content que dans cet effort-là, les pays nous ont accompagné et que la Roumanie a désormais décidé de mettre à disposition de nouveaux locaux pour le Bureau régional de l’OIF que nous devrions occuper cette année. Nous sommes en train de finaliser un certain nombre de détails juridiques, etc., mais j’espère qu’une inauguration soit faite à la rentrée.
C’est de bon augure pour notre présence à long terme dans la région et qui va, automatiquement engendrer une décentralisation, une déconcentration de nos programmes depuis notre siège parisien auprès des régions. Cet élément est particulièrement important dans le redéploiement de notre organisation sur le plan de régions.

Quel est votre plus grand regret de cette période?
D.B. : C’est une question que beaucoup de vos confrères m’ont posée. Tout dépend si c’est au niveau professionnel ou au niveau privé.
Si on parle au niveau privé, comme vous le savez, je suis un amateur de la faune, de la biodiversité, un inconditionnel des beautés de l’environnement. Un petit regret c’est que les Roumains ne sont pas toujours conscients des trésors qu’ils ont. Simplement pour mentionner le Danube qui est unique en Europe, sinon dans le monde. Un de mes grands regrets personnels dans ce cadre-là est de ne pas avoir vu le fameux ours des Carpates.

Et au niveau professionnel?
D.B. : J’aurais souhaité que les choses se passent peut-être plus rapidement sur un certain nombre de sujets, de dossiers. Néanmoins on les a vus aboutir, mais si on avait pu les finaliser un peu en amont on aurait pu étoffer notre présence en Europe centrale et orientale de manière idoine et en fonction des réalités, des besoins  des pays.

Pourriez-vous nous donner des détails sur ces dossiers?
D.B. : Des dossiers comme ceux que j’ai mentionnés auparavant comme les locaux qui ont été mis à disposition. Mais cela fut un travail de longue haleine. J’aurais souhaité que cela puisse s’organiser un peu en amont car on aurait pu renforcer nos capacités en matière de ressources financières ou humaines pour pouvoir être prêts à recevoir déjà les programmes ou les projets qui auraient pu être perçus ou préfigurés comme décentralisables depuis Paris. La région compte peu de personnel. Nous disposons de deux personnes fixes ici à Bucarest et de deux personnes fixes à Sofia, dans le cadre du Crefeco,  appuyées parfois  par des ressources extérieures comme peuvent être des volontaires internationaux, des stagiaires ou les autres. Donc une tout petite équipe pour un espace extrêmement grand. Mon autre grand regret est aussi que je n’ai pas toujours pu accorder une attention égale à l’ensemble des pays. Bien entendu, mon attention était essentiellement portée sur la Roumanie, sur la Bulgarie et la République de Moldavie peut-être au détriment des autres pays de la région à l’instar de l’ex République yougoslave de Macédoine, de l’Albanie, de l’Arménie. Donc, le regret de n’avoir pas pu m’investir partout d’une manière égale sur l’ensemble des pays couverts par l’APECO.

La Roumanie vous semble-t-elle plus ou moins francophone aujourd’hui que lors de votre arrivée ?
D.B. : Je ne suis pas la bonne personne qui pourrait répondre à cette question tout simplement parce je suis biaisé à force de rencontrer que des francophones. Je constate que d’autres langues coexistent en Roumanie, des langues qui appartiennent au territoire roumain comme l’hongrois, l’allemand ou le romi. La Roumanie est un pays plurilingue par nature, par définition et d’autres langues se voient octroyer un espace en fonction de paramètres internationaux. Il y a bien évidemment l’anglais mais il y a beaucoup de Roumains qui ont travaillé ces dernières années en Italie, en Espagne qui sont de retour dans le pays aujourd’hui avec aussi des bagages linguistiques et qui participent ainsi à la diversité linguistique du pays. La diversité linguistique romaine est toujours bel et bien présente. La langue française  a perdu un peu de terrain  mais elle reste encore extrêmement bien ancrée et bien représentée au niveau des cursus et des curricula des universités mais aussi dans l’enseignement secondaire. Donc la Roumanie reste encore aujourd’hui un fer de lance de la francophonie.

Niciun comentariu:

Trimiteți un comentariu